Emmanuel Bolzoms | La guerre des mondes

De ces toiles-là, Emmanuel Bolzoms ne parle guère, tout juste d’un revers de sa main légère. C’est qu’elles sont très personnelles ; certaines d’entre-elles représentent l’artiste, autoportrait en noble écuyer, fier aristocrate chevauchant son pur sang. La passion des chevaux est prégnante car il est aussi un cavalier émérite. L'artiste est un bel homme, lumineux, élégant, discrètement dandy, souriant mais qui d’emblée préfère prévenir de sa farouche misanthropie. C’est cette suspicion irréductible à l’égard de notre monde et de ses contemporains qui alimente sa peinture, celle qu’il montre. Il peint sous le coup de l’agacement, rapidement, instinctivement, souvent la nuit, des personnages difformes qui sont des protubérances, des boursouflures mais surtout pas des caricatures. Il se moque pourtant de ces excroissances qui nuisent à la beauté du monde, qui hurlent leur douleur, végètent dans leur bêtise, vagissent à l’air libre. Il peint leurs doutes, leur fragilité, leur petitesse en réunion.