Cosey – Jonathan, l’intéGraal

Si intégrale rime trop souvent avec coup commercial, il n’en est rien avec cette édition complète : quête initiatique aux antipodes du médiéval, l’intégrale de Jonathan rime avec Graal. C’est l’ultime recherche psychologique du « moi » entreprise par Cosey. Mis bout à bout, les trois premiers albums exaltent l’aventure, le merveilleux d’un monde que la conscience cultive (parfois à ses dépens) aux quatre coins de la terre. Les vertigineux décors de l’Himalaya et des hauts plateaux tibétains n’ont rien à envier à la touffeur des forêts celtes pour semer d’embûches le parcours de Jonathan. Tel un Lancelot moderne, il ne ménagera pas son courage afin de rassembler les souvenirs douloureux d’un homme de trente ans à la mémoire éclatée. Mais il bénéficiera de l’aide de nombreux personnages, parmi lesquels le vénérable Kensing qui puise sa sagesse derrière la même barbe blanche qu’un certain Merlin. Et qu’importe si Jonathan préfère se laisser guider par son instinct de l’instant plutôt que par quelque envoûtante magie, il règne entre les sommets du Toit du monde une atmosphère bien étrange lorsque retentit à ses oreilles le chant troublant de la montagne… Au terme d’une passionnante course intérieure, la seule force de son amour perdu lui permettra-t-elle de se réconcilier avec un double caché ? Quelle que soit l’issue de ces aventures, tout au long de ce récit, les cadrages et découpages de Cosey servent une volonté de donner la priorité au héros et à sa psychologie. A lire d’un trait ! De plus, un véritable grimoire précède chaque volume avec moult croquis, photographies et explications : un guide précieux pour les aficionados du Chevalier du Divan Rond – à la mode métaphysique de Carl Gustav Jung. Adorateurs de la psyché, l’heure a sonné de sortir vos cartes bleues…

GALERIE

Extrait de Jonathan, Intégrale T1, volumes I à 3