« Née de ma collaboration avec l’écophysiologiste végétale Claire Damesin, cette exposition se désigne comme une plongée dans le microcosme des arbres. D’une œuvre à l’autre, se tisse un dialogue entre le dessin et les observations au microscope des tissus internes de plusieurs espèces d’arbres. Si les images de microcopie et les connaissances scientifiques, s’efforcent de percevoir le mystère de l’invisible, c’est-à-dire littéralement “percer” pour “voir”, le dessin ajoute une autre perception de la réalité biologique. Bien que les langages artistiques et scientifiques soient très différents, à travers l’étude du microcosme des arbres, s’ouvre une nouvelle voie commune d’accès à l’invisible. Portant en soi une subjectivité assumée, le dessin n’explique pas l’image de microscopie, mais revendique son universalité. Il tente sans cesse de rentrer en rapport avec les réalités d’un monde biologique mouvementé, caché sous l’écorce. Il cherche alors à apprivoiser les phénomènes invisibles. En effet, apparaissant comme immobile, l’arbre dispose d’une mobilité, dont l’origine peut être, à la fois externe et interne. La première est relative au climat extérieur et à la manière dont les branches “réagissent” à la brise ou à la tempête. La seconde, quant à elle, est guidée par la quête d’énergie, et suscite la croissance. La série de dessins Bio-graphie(s), comme son nom le laisse sous-entendre, met en relation dynamique le bios, (c’est-à-dire la vie dans ses manifestations organiques) et la graphie, (désignant l’écriture ou l’inscription des signes graphiques). Sur et hors papier, les dessins cherchent à rendre compte de cette mobilité interne des arbres. (…) Qu’est-ce que l’arbre, dans sa structure et son fonctionnement microscopique, nous révèle sur nous-mêmes ? C’est autour de cette question sous-jacente que les œuvres de l’exposition A l’intérieur de l’arbre prennent racine. » Iglika Christova. Visuel : Vue de l’exposition A l’intérieur de l’arbre © Iglika Christova.
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