Christophe Jacrot – Objectif pluie

Le photographe poursuit sa traque, s’immobilise : il a enfin trouvé son cadre. Temps d’attente. Cette technique à la Willy Ronis, Christophe Jacrot la pratique depuis deux ans, sous la pluie ! « Je devais réaliser des photos de Paris pour un guide touristique, mais ce jour-là il pleuvait… C’est comme ça que j’ai commencé la série », raconte-t-il. Depuis, le photographe a arpenté la capitale dans tous les sens. Guettant le moindre nuage gris avant de se précipiter dans les rues, il privilégie avant tout « les photos très construites même si ce n’est pas dans l’air du temps. » Et d’enchaîner « dès qu’on fait du beau, aujourd’hui, on est mal vu. Pour ma part, j’ai choisi de sublimer le monde plutôt que d’en montrer les aspects sombres. » Là, un immeuble se contemple dans une flaque d’eau, plus loin le parapluie d’une femme prend son envol sous un pont tandis qu’un piaf, sur la première marche d’un escalier, profite d’une accalmie.

Chaque photo de Christophe Jacrot est comme la première image d’un film, celle qui précède l’action, qui contient la promesse d’un récit. « Je souhaite que mes photos entraînent les gens dans une histoire », explique le photographe qui est aussi un cinéaste averti. Quand dans la galerie on lui demande de désigner celle qu’il préfère, il se dirige vers un paysage de… neige cette fois. « L’hiver à Paris, c’est tous les 20 ans ! » ironise-t-il. Les derniers flocons ne sont donc pas tombés en toute impunité. L’artiste les a pourchassés comme jadis les gouttes de pluie. Il en résulte de splendides clichés tout en atmosphère et poésie comme Clara, photo prise dans les jardins des Tuileries, devant les sculptures de Richard Serra. Dans quelque temps, Christophe Jacrot espère pouvoir poursuivre sa quête à Hong Kong. De préférence à la saison des pluies !

GALERIE

Quand le ciel tombera

Eclosion

Mesrine « Cette photo est ma préférée.