Didier Lavier

L’exposition Didier Lavier matérialise le dialogue au long cours qu’entretient Bertrand Lavier avec Clémence et Didier Kzrentowski, fondateurs en 1999 de la Galerie kreo. En 2002 déjà, ils présentaient, lors d’une exposition consacrée à Marc Newson, son œuvre « Embryo », soit le siège iconique du designer australien retourné à 90° et soclé par l’artiste français, qu’il annexait ainsi à sa jubilatoire démarche de « postmoderne heureux », selon l’expression de Michel Gauthier, conservateur au Centre Pompidou. Pour cette exposition conçue comme un jeu de dominos, Bertrand Lavier et Didier Krzentowski associent des œuvres historiques et nouvelles de l’artiste, issues de toutes ces séries importantes (les objets peints « à la Van Gogh », les Walt Disney Productions, les « superpositions d’objets », les tableaux de Frank Stella « néonisés », etc.), avec des pièces de design vintage et contemporain de François Bauchet, Ronan & Erwan Bouroullec, Pierre Charpin, Naoto Fukasawa, Konstantin Grcic, Jaime Hayon, Hella Jongerius, Alessandro Mendini, Jasper Morrison, Marc Newson et Gino Sarfatti. Ces dialogues possèdent la force de l’évidence et la promesse d’heureux carambolages: c’est, en effet, la première fois que Bertrand Lavier expose ses œuvres dans une aussi grande proximité avec des pièces de design, discipline qu’il « cannibalise » à l’envie lorsqu’il s’approprie une chaise de Verner Panton, un panneau signalétique de Jean Widmer, un fauteuil de Pierre Paulin et tous ces biens de consommation (frigidaire, Ferrari, skate-board) dont il exploite les « rêves sculpturaux ». Suite ludique de courts-circuits formels, chromatiques, narratifs et oniriques, Didier Lavier, avec son titre en forme de greffe horticole – méthode de création chère à Bertrand Lavier, héritée de ses études en botanique – souhaite semer le trouble et récolter votre surprise.