Andres Serrano | The Robots

Depuis plus de trente ans, Andres Serrano produit une œuvre en lien avec la sensibilité de son époque ou l’Esprit du temps, que l’on peut traduire littéralement par Zeitgeist -un terme emprunté à la philosophie allemande désignant le climat intellectuel et culturel, les jugements et les habitudes de pensée d’une époque. Né en 1950 à New-York, l’enfance de l’artiste baigne dans une Amérique voulant faire peau neuve, profondément fragilisée par les dérives d’une société où la cruauté a atteint son paroxysme. Pourtant, ses limites perdurent dans notre contemporanéité : Andres Serrano les sonde en levant le voile sur le visage inquiétant du monde, et plus particulièrement de l’Amérique, à l’aube de ce troisième millénaire. Alors que la série Infamous (2019) dépeignait une Amérique conservatrice et raciste - en révélant des indices encapsulés de manière insidieuse jusque dans certains produits de consommation - The Robots brosse aujourd’hui le portrait du monde entrant dans une nouvelle étape de la connectivité : le lancement du Métaverse. Le Métaverse est une plateforme numérique qui prépare la dématérialisation intégrale du monde, et ce jusqu’à nos propres corps. Cette nouvelle destination propose un univers entièrement virtuel dans lequel les utilisateurs, représentés en avatars, peuvent interagir, se déplacer, vivre en s’affranchissant du monde physique. À l’heure où la machine, la technologie et le numérique prolifèrent largement dans nos sociétés contemporaines, nos corps ont subi des transformations majeures : leurs pouvoirs d’extensions s’étendent au-delà de leur unique matérialité. Visuel >  Warudaros Takara Insecter Robot (The Robots), 2022. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.