Les actes sans fin de Claude Cattelain

Invité en résidence trois années durant par la Maison d’Art Actuel des Chartreux (MAAC), à Bruxelles, Claude Cattelain y présente actuellement le fruit de ses recherches. L’exposition Straight Ahead est ainsi l’occasion de découvrir des vidéos récentes et des œuvres en volume de l’artiste belge qui témoignent de ses réflexions sur les jeux de tension et d’équilibre.

Entrez au 26 de la rue des Chartreux à Bruxelles. Vous voilà directement confronté à un mur de planches. Il vous faut tourner à droite. Le passage est étroit. Tournez encore – l’angle est aigu – et passez par la petite porte amenagée dans la cloison. Vous êtes dans la première des deux cabanes que Claude Cattelain a installées dans la Maison d’Art Actuel des Chartreux, jusqu’au 1er décembre.
Nous avions pu voir son travail sur le stand d’Archiraar durant le salon Art on Paper en septembre. Claude Cattelain est né en 1972 à Kinshasa. Il vit et travaille entre Bruxelles et Valenciennes. « J’ai voulu créer une déambulation contrainte, des resserrements, des endroits qui s’ouvrent », nous explique l’artiste qui signe ici son exposition de fin de trois années de résidence à la MAAC.
Dans la première cabane, la vidéo Radoub est filmée dans une friche industrielle du Nord-Pas de Calais, sur une surface qui servait à l’époque de cale sèche pour les bateaux. On appelle ces plans d’eau des radoubs. Le bassin fait 150 m de long et est surmonté d’un hangar. Toutes sortes d’objets y flottent. L’artiste est filmé de haut, installé sur un radeau de fortune fait d’une palette de chantier. Il tente de rassembler les divers éléments flottants : une citerne, de vieux bidons. Ses gestes sont lents, il s’agit de ne pas faire naufrage. L’eau est grise. Il s’aide d’une latte de bois, rame de fortune. Par moment, il arrive à rassembler les quatre éléments, parfois l’un ou l’autre s’éloignent. « Un acte absurde, vain, sans fin », dit l’artiste. Quand ils se touchent, ils émettent un son métallique et creux, très beau. C’est une lente composition, décomposition, recomposition abstraite, c’est une sorte de peinture en mouvement. « Je viens de la peinture, que je pratiquais il y a une vingtaine d’année, poursuit Cattelain. Puis je l’ai abandonnée mais, aujourd’hui, je recommence à la regarder. Il y a de la peinture dans cette vidéo, en effet. »
Sortez par la deuxième porte étroite. Vous voilà de nouveau forcé de suivre un couloir étroit. Pas d’issue autre que celle de l’entrée de la deuxième cabane et de la deuxième vidéo. Breath présente l’artiste couché sur le sol, au milieu d’une série de piliers de bois verticaux qui forment comme une forêt. Une énorme poutre est posée sur sa poitrine et lui traverse le corps tout du long. Par sa respiration, il fait doucement monter et descendre celle-ci. De la verticale, elle se met en diagonale. Un peu. De nouveau, chaque élément de la vidéo dessine des traits sur la surface. On voit aussi les nœuds des planches de bois des parois de la cabane, qui se mêlent à l’image. (…)
Dans le cadre d’un partenariat engagé avec notre consœur belge Muriel de Crayencour, fondatrice et rédactrice en chef du site d’actualité artistique belge Mu-inthecity.com, nous vous proposons de poursuivre la lecture de cet article d’un clic.

Breath, Claude Cattelain.
Contact

Straight Ahead, jusqu’au 1er décembre à la MAAC – Maison d’Art Actuel des Chartreux, 26/28 rue des Chartreux, 1000 Bruxelles, Belgique.
Le site de l’artiste : www.claudecattelain.com.

Crédits photos

Image d’ouverture : Radoub (arrêt sur image vidéo) © Claude Cattelain – Breath © Claude Cattelain, photo Muriel de Crayencour

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