La galerie Sit Down accueille, jusqu’au 29 octobre, l’Italien Salvatore Puglia. L’artiste présente une série d’œuvres récentes qui met en exergue la richesse de sa réflexion sur le temps.
Plus que quelques jours pour découvrir O Tempora (S. P. MMXI), exposition consacrée à Salvatore Puglia. C’est la deuxième fois que l’artiste italien est invité à la galerie Sit Down (75003). Historien de formation, il poursuit depuis de plus vingt-cinq ans une réflexion sur le temps pour laquelle il se réapproprie l’histoire, toute l’histoire, même la plus modeste, écrite par le quotidien. Pour lui, elle est « partout, imprègne tout – sensible mais subliminale, jusque dans les fibres des êtres et les ombres des choses, comme les rayons spectraux d’une source lointaine et s’éloignant toujours plus vite de nous. Et, cependant, étrangement immédiate – d’une immédiateté seconde. Omniprésente pour qui sait voir, mais attendant d’être captée et révélée. Pour cela, S. P. dresse ses plaques et ses panneaux, et le passé qui s’y coagule paraît inventer sous nos yeux la mémoire encore à venir où il viendra se déposer », commente l’écrivain Daniel Loayza. Salvatore Puglia aime superposer les matières, travailler plusieurs supports séparément et les rassembler en une seule et unique pièce. Transfert sur plaques de verre, PVC piqué à la machine à coudre, photographies, utilisation d’encres de couleur ou de sable : l’artiste jongle avec les supports et les techniques. Pour la première fois, il a décidé de travailler sur le paysage. Des photographies du début du XXe siècle montrent des bâtiments industriels et entrent en dialogue avec des gravures d’époque tirées des aventures de Robinson Crusoé ou des voyages de Gulliver, avec des planches anthropologiques de fouilles au Groenland ou des dessins rupestres découverts au Nevada. L’artiste aime rien moins que stimuler notre mémoire et mettre des événements en perspective pour multiplier les degrés de lecture. Il ne faudrait pas que le travail de recherche sur le sens poursuivi par Salvatore Puglia vienne évincer la qualité esthétique et l’inventivité plastique de ses œuvres. L’artiste ne néglige rien.[[double-v280:2,3]]
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