Robert Lerivrain | Faces à faces

« Le visage est le lieu fondamental de notre identité, il est le lieu où s’opère la rencontre avec l’autre, c’est par lui que nous nous reconnaissons. Nous ne sommes que par rapport à l’autre, et par rapport à l’autre nous ne sommes que ce que nous paraissons. Par notre visage, nous sommes reconnus, aimés ou détesté. L’homme n’a pas un seul visage, il en a d’innombrables au cours de sa vie, de son visage d’enfant à celui du vieillard. Il en a d’innombrables au fil des jours et des saisons. Le visage est exposé, menacé, il se cherche, se donne tout en se dissimulant. (...) Loin de la représentation unique du visage, trop réductrice et bien souvent idéalisée, il m’a semblé que cette complexité des visages pourrait être constituée d’un ensemble, d’une accumulation de fragments, de facettes, de faces, de profils, qui racontent au fil des jours et des saisons les incertitudes, les doutes et les errements de la nature humaine. Il ne sera pas possible, comme dans la réalité, de percevoir ou de voir d’un seul regard et d’un seul endroit l’ensemble de ces fragments de visages. Spectacles quotidiens d’éclats et de tumultes dont l’unité semble à jamais difficile à reconstituer. Il faudra se déplacer dans l’espace et dans le temps, tourner autour de la pièce pour tenter d’en saisir tous les aspects, toutes les nuances les richesses, donnant ainsi à la sculpture en ronde-bosse du visage tout son sens et toute sa place. » Robert Lerivrain. Visuel : La danse des masques, Robert Lerivrain. Photo René Brillant.