Frédérique Bouet, Carole Marchais | Rémanence

La photographe plasticienne Frédérique Bouet et la sculptrice et plasticienne Carole Marchais se connaissent depuis 2011. A l’initiative de la galerie Nathalie Béreau, elles présentent une exposition à quatre mains au Chai Pierre & Bertrand Couly, à Chinon. « Rémanence, ou le temps suspendu, retrouvé, travaillé, distendu, jouant non avec le paysage naturel mais ce qui le constitue, à savoir la branche, la fleur, l'arbre, la vigne. Les deux artistes nous invitent à une promenade à travers une vingtaine d'œuvres qui égrainent la légèreté dans des compositions rigoureuses au souffle aérien et invitant à la contemplation. Aucune des deux œuvres ne prend le pas sur l'autre, l'exposition trouvant son équilibre à travers chacune. Chaque photographie et chaque sculpture sont autonomes mais s'enrichissent l'une l'autre. Une certaine intensité qu'on pourrait nommer poétique, comme à fleur de peau surgit à travers la ligne claire construite des œuvres. (...) Carole Marchais prend pour point de départ de sa réflexion le lieu, les activités qui y sont rattachées pour s'inspirer. (...) Les sculptures présentées à l'exposition jouent avec le jardin qui entoure le chai et qui leur fait fasse, nous amenant à nous arrêter sur les plantes (fleurs sèches) que l'artiste utilise ou qu'elle récrée avec du fil de métal -­ telle une brodeuse. Ces plantes, qui semblent être les survivantes d'un monde perdu. (...) Carole Marchais suspend le temps dans ses sculptures telle une pluie qui serait figée dans la glace. Elles rejoignent alors les images de Frédérique Bouet. Les images photographiques, représentations perceptibles du réel, sont chez Frédérique Bouet un réel recomposé dans un dédale de strates, tel un palimpseste. Au premier abord, l'image paraît floue, comme si l'artiste avait fait un focus flottant. A l'observation méthodique de l'image en question, l'œil capte différents niveaux, différents éléments qui ont été rapprochés, peints, transformés, et composés de telle sorte que l'image devient un collage d'une mémoire reconstituée à divers moments donnés. (...) La photographe s'inspire essentiellement de la nature, dans ses différents éléments tel le ciel, l'eau, la terre avec ses composants que sont les plantes ou les arbres. » Nathalie Béreau, galeriste. Visuel : Vue de l'exposition Rémanence (détail), Carole Marchais et Frédérique Marchais.