Camille Beauplan | Res Nullius

« Je peins / des «choses nulles» / au sens littéral / et au sens romain du terme. / “Res”. / Des choses inutilisées, car inutilisables, annulées et qui nous annulent. / Des choses qui nous rendent nuls et non avenus. / Des choses caduques, / “se dit d’un organe qui tombe, annuellement ou au cours de la vie, / qui a cessé d’être valable, / désuet” / Des situations qui nous échappent. / Des places, / des parcs, / des jardins d’enfants, / des tasses, / des salles d’attentes, / des menhirs, / des magasins de souvenirs, / des fermes itinérantes, / des piscines hors-sol, / des mobiliers urbains, / des petites choses privées. / Tout / est matière à contemplation / tant que cela soulève / des questions, / le cœur. / Des situations étranges. / Théophile Gautier disait : / “Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne sert à rien”. / Ces espaces, / ces moments, / ces objets / malgré leur vacuité / dégagent / une certaine poésie, / une forme de beauté. / Je suis / provoquée, / séduite. / j’ai besoin / de peindre / ces choses / appropriables par chacun, / le temps suspendu. / Mes peintures font mentir / Bruno Latour / “Il n’y a pas des hommes nus d’un côté / et des objets inhumains de l’autre”. / Peindre / le vide / entre les hommes et les objets. / Un vide plein, / d’humour, / et de poésie. / Chez Hannah Arendt, / les œuvres sont justement parmi / les choses celles construites pour durer, / qui ouvrent un monde / commun / entre les hommes, / au sein duquel / ils peuvent inscrire ensemble leurs paroles / et leurs actions » Camille Beauplan. Visuel : Toile signée Camille Beauplan.