Audrey Martin | Des images longtemps inimaginables

« Les œuvres d’Audrey Martin dépassent la simple temporalité du réel, de ce qui se donne à voir pour se tourner vers la beauté de l’imperceptible. Elle observe, creuse et étudie les mystères de nos mondes. C’est dans l’esprit des sciences qu’elle exhume les phénomènes qui nous entourent pour en extraire sa propre exploration, sa propre valeur universelle. Telle une chercheuse de l’invisible, elle enquête sur l'ensemble de tout ce qui existe, qui régit l’univers : ses mystères et ses lois. Il s’agit pour l’artiste de dévoiler les forces terrestres et célestes dans ce qu’elles ont de plus impalpables. De la physique à la magie, ses œuvres touchent à cet entre-deux, véritable territoire de sa production artistique. L’hypothèse des réalités se matérialise alors dans une création du supra sensible. Les œuvres se présentent ou s’absentent dans une limite du perceptible, le visiteur glisse dans une rencontre avec l’inframince. Audrey Martin fait apparaître ce qui disparaît. Dans des dispositifs de mise en espace, l’artiste déploie de délicats protocoles artistiques. Elle rejoue sans limite de temps les œuvres créées, qu’elle reconvoque afin d’investir le mystère de sa création. (...) L’exposition au CACN s’envisage comme un système global de reprogrammation, de reconvocation des formes pour constituer une véritable cosmologie artistique. Du chercheur d’or au chasseur d’orage, en passant par les énigmes de l’univers et de la cosmogonie, l’artiste prospecte et collecte ces pratiques humaines tentant de maîtriser les faits naturels. Elle défie l’ordre établi. (...) Dans une expérience de la finesse, Audrey Martin bouscule les lois de la nature : dévisager le temps pour mieux scruter les phénomènes imperceptibles de nos mondes, effleurer notre rétine pour mieux en extraire les sources de l’émotion. » Karine Mathieu, commissaire d’exposition. Visuel : All right good night, Audrey Martin, 2015.