Delphine Lermite

« C’est par le cinéma, que je suis arrivée à la photographie. Par le biais des images bavardes et démontées du cinémascope. Et ce besoin de les ralentir. Cette immobilité et ce silence dans mes images s’ancrent sur une méthode de travail contemplative, lente. Certains déclenchent vite, à la sauvette ; je prends mon temps, prends le temps d’écouter le rythme des lieux, des visages. Prendre le temps qu’on m’oublie ; déclencher quand cela n’a plus d’importance. Quand ce qui est là s’agence pour moi mais pas à cause de moi. (...) Assembler les indices, les morceaux épars. Reconstruire le temps d’un lieu, ses vibrations, son souffle. Décoder les voies de passage, les voix soufflées ; les lieux et les âmes. Rendre compte du lieu et des habitants ; déceler ce qu’aujour’hui on nomme urbanité ; percevoir les mesures du paysage. Raconter les lieux, les êtres ; les tensions, les ruptures ; les voies, les sédiments. Le temps. Décrire et raconter ce qui se donne à voir. Sans histoires, sans anecdotes. » Delphine Lermite. Visuel : Cartographie-Alexandrie, Delphine Lermite.